Histoire du Sénégal
ROSE DIENG KUNTZ
Rose Dieng est née au Sénégal, dans une famille de sept enfants. Elle est décédée en France où elle vivait.
À la suite d’études primaires et secondaires très brillantes, Rose Dieng fit un parcours sans faute au lycée Van Vollenhoven, l’un des meilleurs établissements de Dakar à l’époque. Elle obtint en 1972, le premier prix au Concours général sénégalais en mathématiques, en français, en latin, et le deuxième en grec. En 1973, elle décrocha le baccalauréat scientifique avec la mention Très bien et les félicitations du jury.
Sur les conseils de ses professeurs et grâce à une bourse de coopération, Rose Dieng, qui voulait devenir écrivain ou médecin, finit par suivre la classe préparatoire de mathématiques supérieures (Maths sup) en France.
En 1976, alors qu’elle venait d’avoir vingt ans, elle devint la première femme africaine admise à l’École Polytechnique (France).
Rose Dieng a obtenu également un diplôme d’ingénieur de l’École Nationale Supérieure des Télécommunications, puis défendu une thèse en informatique à l’université Paris-Sud. Ces études la menèrent à l’INRIA, Institut national de recherche en intelligence artificielle, en 1985.
Même si elle décida de rester travailler en France, elle conserva toujours sa nationalité sénégalaise, comme « une attache symbolique très forte ».
Une chercheuse passionnée
Rose Dieng-Kuntz était une scientifique passionnée par son domaine de recherche : les systèmes d’acquisition, de gestion et de partage des connaissances. À partir de 1992, Rose Dieng fut directrice de recherche et responsable scientifique du projet « Acquisition des connaissances pour l’assistance à la conception par interaction entre agents » (ACACIA) à l’INRIA Sophia Antipolis. Elle a d’ailleurs été seulement la deuxième femme chef de projet à l’INRIA.
Au-delà sa personnalité exceptionnelle, de l’exemplarité de son parcours académique et professionnel, nous louons les qualités de visionnaire de Rose Dieng-Kuntz, une scientifique qui a su s’attaquer très tôt au problème de la modélisation des connaissances et de leur acquisition. Au lendemain de l’invention du web et bien avant sa diffusion planétaire, quelle perspicacité pour entrevoir ses applications, comprendre ses limitations et déchiffrer son évolution ! C’est faire preuve non seulement d’une remarquable audace scientifique et d’une grande confiance en soi, mais aussi d’un rare esprit d’indépendance que de sortir de la voie royale de l’académisme pour se lancer seule sur le sentier difficile et risqué de l’inconnu et de la découverte, souligne Michel Cosnard, directeur de l’INRIA Sophia Antipolis.
Prix
En 2005, Rose Dieng fut récipiendaire du Prix Irène Joliot-Curie, décerné par le Ministère de la Recherche et la Fondation EADS à « la scientifique de l’année », distinguant ainsi une femme qui s’est affirmée par son parcours et sa contribution à la Science.
En 2006, elle fut nommée Chevalier de la Légion d’honneur française.
Quelques publications
Müller, Heinz J. et Dieng, Rose (2000), Computational conflicts : conflict modeling for distributed intelligent systems, Berlin, Springer, 242 p.
Dieng, Rose et al. (2000), Designing Cooperative Systems : the Use of Theories and Models, Amsterdam, IOS, 426 p.
Dieng-Kuntz Rose et Matta Nada (2002), Knowledge Management and Organizational Memories, Springer, 216 p.
Ghodus, Parisa, Dieng-Kuntz Rose et Loureiro Geilson (2006), Leading the Web in Concurrent Engineering : Next Generation Concurrent Engineering, Amsterdam, IOS, 908 p.
Références
Lefèvre-Balleydier, Anne (2006), « Rose Dieng-Kuntz : savoir, mémoire et partage », Interstices. En ligne.
http://interstices.info/rose-dieng-kuntz.
(s.d.), “Biographie de Rose Dieng-Kuntz”, African Success. Le portail de l’Afrique en mouvement. En ligne.
http://www.africansuccess.org/visuFiche.php?id=155&lang=fr.
(2006), “Rose Dieng, une sénégalaise vivant en France désignée scientifique de l’année”, Avomm. En ligne.
http://www.avomm.com/Rose-Dieng-une-senegalaise-vivant-en-France-designee-scientifique-de-l-annee_a253.html.