KARL MARX : le fondateur

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31 March 2021
Beaucoup de sujets de dissertation ont comme chapeau une citation faisant référence à Karl Marx. Qui était-il ? Connaître ses principales idées vous permettra de cerner surement mieux les attendus du sujet.

Karl Marx était un philosophe, économiste et militant politique allemand né en 1818 et mort en 1883.

Né à Trèves dans une famille d’origine juive convertie au protestantisme, Karl Marx étudie le droit, l’histoire et la philosophie. Il débute par une activité de journaliste dans la « Gazette rhénane ». Il se trouve au carrefour de la philosophie allemande (Hegel, Feuerbach), du socialisme utopique français (Saint-Simon, Fourier) et de l’économie politique britannique (Smith, Ricardo). Sa doctrine philosophique part de l’homme comme être agissant et non comme être pensant. Il critique la religion et l’Etat, qui sont des réalisations imaginaires, et substitue la conscience humaine à la conscience divine.

Karl Marx développe une philosophie basée sur la lutte des classes (exploitants et exploités) qui est le moteur de l’histoire. Le matérialisme dialectique se caractérise par le primat de l’histoire (tout évolue), le progrès venant de contradictions résolues, l’action réciproque des choses les unes sur les autres, le progrès par bonds, par crises brusques et soudaines (révolutions). Le prolétariat doit s’organiser à l’échelle internationale afin de s’emparer du pouvoir et, après une période de transition (dictature du prolétariat), conduire à l’abolition des classes et la disparition de l’Etat (communisme). Karl Marx prédit la fin de la société actuelle où le capitalisme se détruira lui-même, permettant ainsi l’avènement d’un état ouvrier.

Passant de la théorie à la pratique, Karl Marx crée avec Friedrich Engels la Ligue des communistes en 1847 et rédige avec lui le « Manifeste du parti communiste ». Après l’échec de la Révolution allemande en 1848, il s’exile à Londres où il mène en parallèle son activité militante (animation de la première « Internationale ouvrière ») et la rédaction de son œuvre majeure, « Le Capital », qu’il laisse inachevée.

Karl Marx a vécu dans la pauvreté et a été soutenu financièrement par son ami Engels. Ses théories ont été reprises après sa mort sous une forme dogmatique, le marxisme, pour servir de fondement aux mouvements socialistes et ouvriers de la fin du XIXe et du début XXe siècle et de justification de leurs excès.

Principales œuvres :
  • La critique de la philosophie du droit de Hegel (avec Engels, 1844)
  • Thèses sur Feuerbach (1845)
  • Idéologie allemande (avec Engels, 1846)
  • Misère de la philosophie (1847)
  • Manifeste du parti communiste (avec Engels, 1848)
  • Les Luttes de classes en France (1850)
  • Contribution à la critique de l’économie politique (1859)
  • Le Capital (1867-1894)
  • Guerre civile en France (1871)
Marx en citations

Ses citations les plus classiques sont :

  • « La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans cœur, comme elle est l’esprit des conditions sociales d’où l’esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple. »

Karl Marx – 1818-1883 – avec Engels, Critique de « La philosophie du droit » de Hegel, 1844

  • « Les philosophes n’ont fait qu’interpréter diversement le monde, il s’agit maintenant de le transformer. »

Karl Marx – 1818-1883 – Thèse sur Feuerbach

  • « Le comportement borné des hommes en face de la nature conditionne leur comportement borné entre eux. »

Karl Marx – 1818-1883 – L’idéologie allemande

  • « Les ouvriers… doivent inscrire sur leur drapeau le mot d’ordre révolutionnaire: « Abolition du salariat », qui est leur objectif final. »

Karl Marx – 1818-1883 – Salaire, prix et profit, rapport de 1865 à l’Internationale

  • « Dans la famille, l’homme est le bourgeois ; la femme joue le rôle du prolétariat. »

Karl Marx – 1818-1883 – L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’État

  • « Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c’est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience. »

Karl Marx – 1818-1883 – Œuvres économiques

  • « Le domaine de la liberté commence là où s’arrête le travail déterminé par la nécessité. »

Karl Marx – 1818-1883

  • « Celui qui ne connaît pas l’histoire est condamné à la revivre. »

Karl Marx – 1818-1883

  • « Abolissez l’exploitation de l’homme par l’homme et vous abolirez l’exploitation d’une nation par une autre nation. »

Karl Marx – 1818-1883

  • « L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de luttes de classes. »

Karl Marx et Friedrich Engels – Manifeste du parti communiste

  • « Les travailleurs n’ont pas de patrie. »

Karl Marx et Friedrich Engels – Manifeste du parti communiste

  • « Poussée par le besoin de débouchés toujours nouveaux, la bourgeoisie envahit le globe entier. Il lui faut s’implanter partout, exploiter partout, établir partout des relations. »

Karl Marx et Friedrich Engels – Le manifeste du parti communiste

  • « Par son exploitation du marché mondial, la bourgeoisie a rendu cosmopolites la production et la consommation de tous les pays. »

Karl Marx et Friedrich Engels – Le manifeste du parti communiste

Marx et le marxisme

Le marxisme est un courant à la fois philosophique, politique, économique et sociologique qui se réclame des idées de Karl Marx et de Friedrich Engels (1820-1893).

Les bases du marxisme :

Le marxisme est une pensée critique, mais pas un « système » : « je n’ai jamais établi de « système socialiste » » écrivait Karl Marx dans ses Notes critiques sur Adolphe Wagner (1880). Le marxisme est une analyse en évolution du monde tel qu’il est, une méthode qui doit lier intimement pratique et théorie.

Voici les principaux fondamentaux du marxisme :

  • L’opposition à un système économique inégalitaire, basé sur l’aliénation, l’exploitation du plus grand nombre (par le système du salariat), et dirigé vers la réalisation de profit pour quelques-uns, et non vers la satisfaction des besoins de tous. Il s’agit du capitalisme, mais on peut évidemment imaginer d’autres systèmes présentant les mêmes caractéristiques essentielles, auxquels les marxistes s’opposeraient également.

Pour la transformation de la société, le marxisme estime nécessaire un processus révolutionnaire permettant d’arriver à une société basée sur la coopération et la gratuité.

  • « L’émancipation des travailleurs doit être l’oeuvre des travailleurs eux-mêmes » – principe inhérent au véritable marxisme, qui implique la démocratie et l’auto-émancipation, ainsi que la démocratie comme élément fondateur indispensable pour une nouvelle société (que l’on appelle socialisme ou communisme), société à construire, débarrassée des différentes formes de domination.
  • L’internationalisme, qui est à la fois le constat de l’intérêt commun des travailleurs du monde entier et de la nécessité de la lutte au niveau mondial, et l’objectif du dépassement des nations dans une communauté humaine mondiale.
  • La connaissance et l’analyse de l’Histoire (conception matérialiste de l’histoire).
  • Le constat de l’existence de classes sociales qui divisent les hommes et les femmes en différents segments de population ; le constat des profondes inégalités et injustices entre ces classes ; et le constat que tant que la division de la société en classes existera, il y a aura des luttes entre ces classes (lutte des classes).

En conséquence, tout en participant actuellement à la lutte de classe des travailleurs, les marxistes militent pour une réorganisation de la société visant à la fin des classes sociales.

  • Le libre exercice de l’esprit critique. « Doute de tout » disait Marx, le but étant de connaître la réalité telle qu’elle est, pour mieux la comprendre et ainsi la transformer.

Ces principes, ou certains d’entre eux, peuvent parfaitement être partagés par d’autres théories politiques et sociales : si c’est le cas, évidemment tant mieux ! Le marxisme ne cherche pas à s’isoler, tout au contraire : le but est de contribuer à la constitution d’un mouvement d’ensemble de la société pour créer « une association où le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous » (Karl Marx, Manifeste Communiste).

Philosophiquement, le marxisme s’inspire du matérialisme français du XVIIIe siècle (en réaction aux philosophies idéalistes et dualistes), de la philosophie classique allemande (en particulier des idées de Friedrich Hegel), de l’économie politique anglaise ainsi que du socialisme utopique français. Il est fondé sur une conception matérialiste de l’Histoire ainsi que sur la méthode dialectique, l’ensemble constituant le matérialisme dialectique.

Pour Marx et Engels, « l’histoire de toutes les sociétés humaines jusqu’à nos jours n’est que l’histoire de la lutte des classes ». Ils identifient au cours de l’histoire trois modes de production : l’esclavagisme, le féodalisme et le capitalisme. L’évolution des moyens de production change les conditions économiques et amène au pouvoir de nouvelles classes sociales qui, à leur tour, modifient les modes de production, etc.

C’est ainsi que la bourgeoisie a renversé le régime féodal et a engendré le prolétariat. Comme les seigneurs vis-à-vis des serfs, les bourgeois capitalistes qui détiennent les moyens de production, dominent, exploitent et oppriment les prolétaires. De la lutte politique de ces derniers dépend le renversement de la bourgeoisie et du capitalisme, mais aussi l’instauration de la future société socialiste et du communisme.

Economiquement le marxisme est une analyse du capitalisme, un système dont la finalité est l’accumulation du capital par le biais des profits (ou plus-values). Ces profits représentent la part non rétribuée du travail des prolétaires à qui l’on ne donne que de quoi renouveler leur force de production.

Marx et le capitalisme : de l’exploitation au profit

Pour Marx, le capitalisme conduit à des contradictions (« exploitation de l’homme par l’homme »):

  • concentration des richesses sur une classe de la société et misère pour l’autre ;
  • accroissement continu de la rentabilité par le progrès technique,
  • surpopulation de travailleurs, engendrant le chômage ;
  • augmentation de la production sans augmentation de la consommation provoquant des crises cycliques de surproduction.

Pour résoudre ces contradictions, Marx et Engels estiment que la prise du pouvoir par le prolétariat est nécessaire et que cette révolution doit aboutir inéluctablement à une nouvelle forme de société, le communisme, sans classe et sans Etat, mettant fin à l’exploitation de l’homme par l’homme et le rendra maître de son histoire. La transition vers le communisme doit se faire en deux étapes, l’une courte de dictature du prolétariat pour garantir le triomphe de la révolution, et l’autre une longue phase d’élaboration du socialisme avec la collectivisation des moyens de production et d’échange. Pour préparer la révolution, le prolétariat doit s’organiser sur les plans politique et syndical. L’internationalisme ouvrier devient la réponse à l’internationalisation des structures d’échange, de production et d’oppression du capitalisme.

Le marxisme-léninisme qui est le prolongement au XXe siècle des théories de Marx et d’Engels, met davantage en avant l’activisme politique révolutionnaire et la dictature du prolétariat.

Le marxisme a servi de fondement aux régimes « communistes » qui se sont implantés dans le monde entre la révolution russe (1917) et les années 1990. Aujourd’hui, même si cela n’a pas toujours été le cas par le passé, la majorité des marxistes considère qu’il n’a pas de liens entre ces régimes et la pensée de Karl Marx.

L’exploitation est présente à cause du profit capitalistique car il impose le profit.

Marx, pour expliquer le marché, a argué que chaque marchandise avait 2 valeurs finales. La première était la valeur d’usage qui correspond à la valeur d’utilité du produit c’est à dire l’usage que l’on fait de ce bien. La deuxième est la valeur d’échange qui correspond à la valeur monétaire du bien.

Marx appliquait cette comparaison au travail car selon lui, le travail est un élément de la croissance du capitalisme.

La valeur d’usage du travailleur est la capacité de produire des biens, et sa valeur d’ échange est le salaire qu’il reçoit en échange de ce travail.

Mais, cette valeur d’usage de l’ouvrier vient s’ajouter aux équipements de l’entreprise pour produire des biens qui ont alors un coût supérieur à la valeur monétaire du travail. De ce déséquilibre se créé un surplus que Marx appelle l’exploitation et que l’employeur garde en tant que profit.

L’accumulation du profit permet de renforcer le capitalisme. Avant même d’inventer le marxisme économique, Karl Marx a dénoncé et analysé les origines du capitalisme. Ses premiers travaux sont dédiés aux origines du capitalisme, à l’aberration de la concentration des richesses dans un petit nombre de mains.

Marx évoquait que cette montée rapide du capitalisme pouvait pousser à des contradictions au sein du marché et donc amener à une prise de contrôle des moyens de productions par les ouvriers qui pourront alors mettre en place une économie communiste. Le communisme vient de l’idée de la lutte des classes avancée en premier par Karl Marx. La lutte des classes met en exergue qu’une société n’est pas homogène, elle est subdivisée en classes et ses individus ont des aspirations divergentes. Karl Marx a ainsi montré que la lutte des classes est à la base de l’histoire de notre monde et est présente depuis la sédentarisation des hommes.

L’idée du prolétariat

De cette idéologie, Karl Marx fait apparaitre une nouvelle classe sociale : le prolétariat, la classe sociale qui n’a comme seule richesse sa force de travail. Karl Marx estime alors que cette classe a des intérêts foncièrement en opposition avec ceux de la bourgeoisie et qu’étant la classe la plus nombreuse elle est capable de transformer la société pour la rendre plus égalitaire pour tous.

Si le marxisme défend la classe ouvrière si férocement, c’est pour lutter contre l’aliénation dans le travail. Cette notion développée par Karl Marx est le fait que dans un système capitaliste le travail n’est plus qu’une simple marchandise. Le travail étant au prix du temps de vie des ouvriers, le prolétaire devient une marchandise qui tue son temps de vie au profit du capitalisme. À ce sujet Karl Marx dit les mots suivants :

« Un homme qui ne dispose d’aucun loisir, dont la vie tout entière, en dehors des simples interruptions purement physiques pour le sommeil, les repas, etc., est accaparée par son travail pour le capitaliste, est moins qu’une bête de somme. C’est une simple machine à produire la richesse pour autrui, écrasée physiquement et abrutie intellectuellement. Et pourtant, toute l’histoire moderne montre que le capital, si on n’y met pas obstacle, travaille sans égard ni pitié à abaisser toute la classe ouvrière à ce niveau d’extrême dégradation. »

Analyse de la théorie Marxiste

La chute du Communisme, au début des années 1990, a mis à mal le Marxisme. Cette théorie est-elle encore d’actualité au vu des inégalités qui restent encore ancrées dans nos sociétés post-modernes ?

Le résultat de l’application de l’idéologie Marxiste durant l’ère communiste en fait douter. Cependant, il est toujours possible de voir dans l’interprétation / l’adaptation du Marxisme par Lénine et Staline une mauvaise lecture de l’idéologie de cette théorie. La vision plus réformatrice des théories communistes et marxistes apportée par Mikhaïl Gorbatchev à la fin de l’URSS laisse croire à la viabilité de cette idéologie, même si ces réformes sont apparues trop tard pour le bloc communiste.

Le marxisme est un courant politique de gauche inspiré par Karl Marx. Le marxisme contient à la fois une explication de la société capitaliste et une critique de celle-ci.

  • L’élément central du marxisme réside dans le constat que les moyens de production (entreprises) sont contrôlés par des minorités dominantes (« bourgeoisie » ou « classe capitaliste » dans le cas du capitalisme, « aristocratie » dans le cas du féodalisme…). Les classes sociales dominantes contrôlent le pouvoir politique et l’utilisent pour perpétuer leur position dans la société. La domination politique trouve donc sa cause première dans la domination économique d’une classe sociale sur les autres.
  • Le deuxième élément important de la pensée du marxisme est qu’il existe une alternative à la société divisée en classes : la propriété collective des moyens de production, c’est-à-dire une société sans classe sociale. Pour passer du capitalisme au socialisme ou communisme (une société sans État et sans classe sociale), les marxistes estiment que des luttes menées par les classes populaires sont nécessaires.
  •  Le but est de supprimer les causes des inégalités et de l’exploitation – notamment le système du salariat, « esclavage moderne » selon Marx. L’objectif est d’arriver à « une association où le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous ».

Les principaux marxistes ont été Karl Marx, Friedrich Engels, Rosa Luxemburg…