La généralisation des tenues scolaires a été prévue dès la rentrée 2022 pour le préscolaire et le primaire. Mais à la rentrée, les directeurs d’école n’ont pas vu l'ombre d'une blouse. C'est seulement ce lundi 20 février 2023, que le ministre de l’Éducation nationale, Cheikh Oumar Hann a procédé à une cérémonie de lancement de la distribution de ces uniformes.
Lors de la rencontre Gouvernement face à la presse tenue en juin 2022, le
ministre Mamadou Talla a été interrogé sur le retard dans la livraison des
tenues. Il déclarait à ce sujet que c'est une relation tripartite où il y a son
ministère, celui chargé de l'Artisanat et la Délégation générale de
l'entreprenariat rapide (DER), pour le financement.
Autre motif du retard de la livraison de ces tenues scolaires, le besoin en
tissu pour la confection qui était estimé à 6 millions de mètres. Mais il est
arrivé que les artisans n’aient trouvé que 500.000 de mètres de tissus
disponibles au Sénégal. Ainsi, il a fallu deux ans pour sortir les premières
tenues qui, selon le ministre, entre « dans le cadre de la promotion de
l’équité en milieu scolaire ».
La position du SAEMSS sur la question des tenues scolaires.
La position du Syndicat Autonome des Enseignants du Moyen et Secondaire du
Sénégal (SAEMSS) sur les tenues scolaires reste la même. El Hadji Malick Youm,
secrétaire général national du syndicat souligne : « notre position a été dite
depuis et reste le même ».
Il indique : « nous avons rappelé que pour nous, il faut prioriser les besoins
du secteur de l’éducation si nous voulons nous inscrire dans une logique
d’efficacité. Alors il va falloir identifier maintenant les priorités de
l’école. Et la première concerne l’éradication des abris provisoires. »
"Comment peut-on dans un pays prendre 30 milliards de Francs CFA pour la
confession de tenues scolaires et au même moment on ne compte pas moins de 6
000 salles de classes provisoires dans le système éducatif ? " S’interroge
le syndicaliste.
Et ce n’est pas la seule carence du système éducatif. Monsieur Youm liste les «
300.000 tables bancs qui manquent, 5 000 établissements scolaires qui n’ont pas
d’électricité, 2413 établissements qui n’ont pas de point d’eau. Voici les
questions essentielles. Voilà pourquoi je persiste et je signe sur ce que j’ai
toujours dit : la question des tenues scolaires ne peut pas être une priorité
face à ces manquements. Alors aussi belle que soit la tenue, si l’élève porte
sa tenue et va s’asseoir sur des bidons d’huile vides ou des briques, dans des
abris provisoires, la tenue n’a pas de sens. Celle-ci, c’est le paraitre alors
que l’école a pour vocation de bâtir ce qu’on appelle l’être », se désole-t-il.
EAS - APS