Son père, (le Jeune) Massamba Sassoum Diop est décédé peu de temps après sa naissance. Sa mère, Magatte Diop, vécut jusqu’en 1984. Cheikh Anta Diop épousa en 1953, à Paris, une Française, Louise Marie Maes, diplômée d’Études supérieures en Histoire et Géographie. Quatre fils naîtront de cette union.
- De 1927 à 1937 : à l’âge de 5 ans il est envoyé à l’école coranique dans le fameux Daraa de Koki au cote de son grand-père, avant d’être scolarisé à l’école française (l’École Régionale de Diourbel, d’où il obtient en1937, son certificat d’études primaires)
- De 1938 à 1945 : il va poursuivre ses études secondaires à Dakar puis à Saint-Louis, avant d’obtenir son Baccalauréat en 1945
- En 1946, il est allé à Paris pour s’inscrire en classe de Mathématiques Supérieures. À l’époque, son but était de devenir ingénieur en aéronautique.
En attente de la rentrée de l’année 1946-1947, il s’inscrit en Faculté des Lettres de la Sorbonne en philosophie. Il suit, en particulier, l’enseignement de Gaston Bachelard.
À son initiative, est créée l’Association des Étudiants Africains de Paris dont le premier président est Cheikh Fall. Amadou Mahtar M’Bow en deviendra quelques années plus tard le président.
En 1947, Cheikh Anta Diop va poursuivre ses études et ses recherches linguistiques sur le wolof et le sérère, langues parlées au Sénégal. Il entre en relation avec Henri Lhote (le découvreur des fresques du Tassili, au Sahara).
C’est en 1948 qu’il achève sa licence de philosophie et s’inscrit en Faculté des Sciences avant de publier sa première étude de linguistique, Étude linguistique ouolove. Origine de la langue et de la race valaf, dans la revue « Présence Africaine » créée par le grand homme de culture Alioune Diop en 1947, qui fondera la maison d’édition Présence Africaine puis la Société Africaine de Culture (SAC). La même année, Cheikh Anta Diop publie, dans un numéro spécial de la revue « Le Musée Vivant », un article intitulé Quand pourra-t-on parler d’une renaissance africaine ? en partie consacré à la question de l’utilisation et du développement des langues africaines, et dans lequel Cheikh Anta Diop propose pour la première fois de bâtir les humanités africaines à partir de l’Égypte ancienne.
En juillet 1950, le RDA (Rassemblement Démocratique Africain) alors dirigé par Félix Houphouët-Boigny, tout en rappelant fermement à la direction du RDA son devoir de ne pas faillir à sa mission historique : celle d’une véritable libération du continent africain.
Retour au Sénégal pendant l’hivernage (juillet-août) de l’année 1950. Il donne, à Dakar et Saint-Louis, plusieurs conférences dont la presse se fait l’écho :
- « Un enseignement est-il possible en Afrique dans la langue maternelle ? »,
- « Nécessité et possibilité d’un enseignement dans la langue maternelle en Afrique »,
- « Les fondements culturels d’une civilisation africaine moderne ».
Au cours de ce même séjour, il propose, avec des notables, dans une lettre adressée aux autorités de l’ AOF (Afrique Occidentale Française), un plan de reboisement du pays afin de faire face au danger de la sécheresse.
1951 : Inscription sur les registres de la faculté de son sujet de thèse secondaire « Qu’étaient les Égyptiens prédynastiques », sous la direction du professeur Marcel Griaule. Il devient le secrétaire général de l’Association des Étudiants du RDA (AERDA), à Paris.
En 1953 : Dans le bulletin mensuel de l’ AERDA, « La Voix de l’Afrique noire » de mai-juin 1953, il publie l’article « La lutte en Afrique noire ». Il quitte le secrétariat général de l’ AERDA.
C’est en 1956 qu’il se réinscrit en thèse d’État avec comme nouveau sujet principal « Les domaines du matriarcat et du patriarcat dans l’antiquité ».
À partir de 1956, il enseigne la physique et la chimie aux lycées Voltaire et Claude Bernard, à Paris en tant que maître-auxiliaire.
Cheikh Anta Diop décède le 7 février 1986 ; il repose, selon sa volonté, à Caytou, auprès de son grand-père (le Grand) Massamba Sassoum Diop, fondateur du village.
Des citations célèbres
« L’Égypte est au reste de l’Afrique Noire ce que la Grèce et Rome sont à l’Occident. »
« La plénitude culturelle ne peut que rendre un peuple plus apte à contribuer au progrès général de l’humanité et à se rapprocher des autres peuples en connaissance de cause. »
« Les idéologues qui se couvrent du manteau de la science doivent se rendre compte que l’ère de la supercherie, de l’escroquerie intellectuelle est définitivement révolue, qu’une page est tournée dans l’histoire des rapports intellectuels entre les peuples. »
Des controverses autour de lui
Lors de la publication de son livre Nations nègres et culture (1954), Cheikh Anta Diop a dû faire face à un grand scepticisme dans le monde universitaire, en plus des critiques basées sur les préjugés racistes hérités du colonialisme. Certains collègues lui reprochent une approche multi-disciplinaire parfois chaotique, et d’autres d’être influencé dans son travail scientifique par son militantisme politique. Ce n’est qu’en 1974, au cours du colloque international du Caire, que les plus grands égyptologues ont salué ses théories « visionnaires ». Elles ont depuis été acceptées en tant que vérités scientifiques.