Kant appelle jugement esthétique les “jugements de goût” et remarque que, même si ils sont fondés sur nos sentiments subjectifs, ils ont aussi prétention à une validité universelle. Nos sentiments sur la beauté diffèrent de nos sentiments sur le plaisir ou la morale en ce qu’ils sont désintéressés. Car si nous cherchons à posséder des objets agréables et cherchons à promouvoir la bonté en morale, la beauté est recherchée pour elle-même. C’est ce désintéressement, selon Kant, qui rend les jugements de goût universels : “Est beau ce qui plaît universellement sans concept“. Le plaisir esthétique vient du jeu entre l’imagination et la compréhension d’un objet perçu.
Kant distingue le beau du sublime. Alors que l’appel de beaux objets est immédiatement apparent et manifeste, le sublime est associé au mystère et à l’ineffable. Alors qu’une statue grecque ou une jolie fleur est belle, le mouvement des nuages d’orage ou un bâtiment massif sont sublimes : ils sont, en un sens, trop grand pour que notre perception les embrasse totalement. Kant soutient que notre sens du sublime est lié à notre faculté de raison, laquelle contient une idée de totalité. Ainsi, nous nous représentons la totalité des nuages ou du bâtiment, et ainsi jugeons du sublime de ces œuvres. Le sublime n’est ainsi pas dans l’objet perçu, mais dans la raison elle-même. A contrario, le beau réside dans l’objet lui-même.
Dans la seconde partie du livre, Kant traite du concept de la téléologie, idée selon laquelle tout a une fin, un but. La téléologie se situe entre la science et la théologie, et Kant affirme que le concept est utile dans le travail scientifique, même si on aurait tort de supposer que les principes téléologiques sont effectivement à l’œuvre dans la nature.