Gorée

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Ecoles au Sénégal
07 December 2020
L'ILES DE GOREE

L’ÎLE DE GORÉE : ENTRE MÉMOIRE DOULOUREUSE ET VISITE DES HABITATS TRADITIONNELS


Située au large de Dakar, dans l’océan Atlantique, l’île de Gorée est une étape incontournable lors d’un voyage au Sénégal. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1978, l’endroit est le symbole de l’exploitation humaine et de l’esclavage. Non seulement l’île vous invite à découvrir une partie de l’histoire du Sénégal, mais elle vous met également face à un pan sombre de l’Histoire. Apprêtez-vous à vivre une visite riche en émotions en mettant le cap sur cette île si particulière.

 

L’HISTOIRE DE L’ÎLE DE GORÉE


 

C’est en 1444 que l’histoire de l’île de Gorée a débuté, lorsque le navigateur portugais Dinis Dias a posé le pied sur une terre qu’il a baptisée « Palma ». Gouvernée tour à tour par les Portugais, les Néerlandais, les Britanniques et les Français, l’île a connu des siècles mouvementés, marqués par plusieurs guerres visant à déterminer qui aurait la chance de détenir cette île stratégiquement située. En s’imposant comme le point le plus à l’ouest de l’Afrique, à une vingtaine de minutes de Dakar, l’île de Gorée constituait en effet une escale idéale pour tous les navigateurs. Mais elle est aujourd’hui principalement connue pour avoir été un centre de commerce d’esclaves de la côte africaine du XVe au XIXe siècle. Pour tous les voyageurs du monde, l’île de Gorée est directement associée à l’époque sombre de l’esclavage.

 

Si les historiens peinent à cerner l’ampleur du marché des esclaves qui a existé sur l’île, ils ont longtemps estimé qu’entre 900 et 15 000 esclaves ont été déportés depuis Gorée entre 1726 et 1848. Aujourd’hui, on pense que le nombre de captifs déportés en réalité depuis l’île sénégalaise ne dépasserait pas 3 500 sur l’ensemble de la période de la traite. Un chiffre qui donne, quoi qu’il en soit, des frissons.

 




LA MAISON DES ESCLAVES


Sur l’île de Gorée, la Maison des Esclaves, fondée en 1776, est le monument le plus célèbre. Lieu plus symbolique qu’historique, cette maison constitue une terre de pèlerinage pour la population africaine. Beaucoup de voyageurs qui y sont passés vous diront que cette maison ne se visite pas, elle se vit. Dans les minuscules cellules, les esclaves étaient séparés de leurs familles, entassés et enchaînés, en attendant d’être vendus ou de mourir. La porte dite du « voyage sans retour » ne pourra pas vous laisser de marbre. C’est cette porte que les esclaves empruntaient pour embarquer sur un bateau les menant loin des leurs, vers une vie de souffrances.


 

LES MAISONS COLONIALES, L’UNE DES BEAUTÉS DE L’ÎLE DE GORÉE



Si le tourisme sur l’île de Gorée est en grande partie lié à la triste histoire des esclaves, il est important de préciser que toutes les maisons coloniales de l’île n’ont pas une symbolique aussi forte que la Maison des Esclaves. Pendant votre visite, vous pourrez admirer de nombreuses maisons colorées typiques, construites à la fin du XVIIIe siècle, avec leurs rez-de-chaussée surélevés et leurs espaces voutés. Sur cette île où aucune voiture ne circule, profitez de l’ambiance sereine qui se dégage des rues et du sourire des habitants.

Votre passage sur l’île est aussi l’occasion de vous cultiver dans l’un des nombreux musées ouverts toute l’année. Le musée de la mer, réputé pour sa collection de 750 espèces de poissons et 700 espèces de mollusques, ravira les amoureux de l’eau. Le musée de la femme, ouvert en 1994, vous permettra de rendre hommage aux femmes du pays. Enfin, le musée historique, situé dans l’ancien Fort d’Estrées et rattaché à l’institut fondamental d’Afrique noire, vous invitera à plonger dans l’histoire générale du pays, de ses origines à son indépendance. De quoi vous montrer à quel point l’île de Gorée fait partie de l’histoire du Sénégal.




Administration

 

En 1996 le Parlement se prononce en faveur d'une profonde réforme de l'organisation territoriale du Sénégal. Dans le cadre de cette politique de décentralisation, la commune de Dakar, devenue trop étendue et trop peuplée, se voit divisée en 19 communes d'arrondissement, auxquelles des pouvoirs plus grands sont conférés.

 Pour la commune de Gorée c'est une sorte de résurrection. Avec le titre de « Commune d'Arrondissement de l'île de Gorée », elle reprend possession des bâtiments de l'ancien hôtel de ville au centre de l'île, un édifice qui avait hébergé la mairie de la précédente commune de Gorée entre 1872 et 1929.

 Cette nouvelle orientation est l'une des réalisations majeures de l'équipe municipale, dirigée successivement par Augustin Ly, puis Urbain Diagne à partir de 1975.

Sous le mandat d'Urbain Diagne, militaire de carrière et adjoint spécial au Maire de Dakar chargé de Gorée à partir de 1980, qui s'achèvera par sa retraite politique en 2001, Gorée renaît notamment par sa classification sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco (1978) avec le concours de son Secrétaire Général, le Sénégalais Amadou-Mahtar M'Bow et d'Abdou Diouf, alors Premier Ministre de Léopold S.Senghor. L'île retrouve son cachet d'antan : rénovation des bâtiments et infrastructure adaptée aux normes architecturales d'origine, re-fleurissement par l'Association des Amis de la Nature présidée alors par Maître Marie-Josée Crespin.

 Sur le plan sanitaire, Gorée est désormais dotée d'un dispensaire rénové par l'ordre souverain de Malte, dont Urbain Diagne est Chevalier de grâce, membre de l'unique commanderie d'Afrique basée au Sénégal.

L'île se modernise et s'ouvre au monde par de nombreux jumelages avec d'autres villes également chargées d'Histoire : Drancy (France), Robben Island (Afrique du Sud), Sainte-Anne (Martinique), Lamentin (Guadeloupe). Gorée est désormais un lieu de passage et de recueillement obligé pour les grands de ce monde en visite officielle au Sénégal (Jean-Paul II, Bill Clinton, Yasser Arafat…).





source: voyage fr; senegal online; wikipedia