Kun Kaatimane : Cheikh Ahmadou Bamba parle aux étudiants…

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Ecoles au Sénégal
14 September 2022
En marge du grand Magal de Touba, Écoles au Sénégal revisite l’histoire de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké notamment son célèbre Kun Kaatimane, un de ses écrits s’adressant aux étudiants.

Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké (Aḥmad ibn Muḥammad ibn Ḥabīb Allāh) dit Khadimoul Rassoul (en arabe : » serviteur du Prophète ») et Serigne Touba (le marabout de Touba), est un théologien, juriste musulman et soufi. Il est l’une des figures les plus importantes de l’Islam et de la région en qualité de fondateur de la confrérie des Mourides. Il fut également un grand poète. Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké est rappelé à Dieu le 19 juillet 1927 à Diourbel.


Son Histoire


Né à Mbacké-Baol, ville fondée par son arrière-grand-père Maharame Mbacké dans le royaume de Baol, fils du marabout de la confrérie de Xaadir (la plus ancienne du Sénégal) Mame Momar Anta Sali Mbacké, et de Mame Diarra Bousso, Ahmadou Bamba est un musulman soufi ascétique et mystique qui écrivait sur le tawhid, le fiqh et le tassawouf ainsi que la grammaire. Il est également l’auteur de nombreuses fatwas au Sénégal et en Mauritanie (notamment sur la théologique islamique et la récitation du coran). La plus grande partie de son œuvre écrite est mystique et consacrée principalement à la glorification de Dieu, des prières et éloges sur le Prophète Mouhamed (PSL).


Il prêche avec succès la paix et promet le salut à ses disciples qui se seraient conformés à ses recommandations qui sont celles de Dieu et de son Prophète dans l’Islam. Il fonde la ville de Touba (Sénégal) en 1887. Il est arrêté par les autorités coloniales, qui l’enferment dans la prison de Saint-Louis, siège du gouverneur de l’Afrique-Occidentale Française (AOF), avant de l’envoyer en exil, en 1895, au Gabon. Son frère Mame Thierno Birahim Mbacké le supplée à son absence auprès de sa famille et de la communauté mouride. L’administration coloniale justifie alors sa décision en affirmant :


« Il ressort clairement du rapport que l’on a pu relever contre Ahmadou Bamba aucun fait de prédication de guerre sainte, mais son attitude, ses agissements, et surtout ceux de ses principaux élèves sont en tout point suspects. »


Il retourne à Dakar en 1902, après 7 ans et 9 mois d’exil au Gabon dans la forêt équatoriale, et est acclamé par la foule alors que beaucoup pensaient qu’il y était mort. L’administration coloniale tente à nouveau de l’arrêter, en envoyant des tirailleurs et des spahis, mais ses disciples (talibé) le protègent. Il est finalement arrêté l’année suivante (1903) et amené pendant quatre ans en Mauritanie.


Après 1910, les autorités françaises réalisent que Cheikh Ahmadou Bamba ne désire pas la guerre. Dès lors, puisque la doctrine de Cheikh Ahmadou Bamba les sert, elles décident de collaborer avec lui. Serigne Touba refusa la Légion d’honneur. Son mouvement prit de l’ampleur en 1926 quand la construction de la Grande Mosquée de Touba, où il est inhumé, commença. Son tombeau est un lieu de pèlerinage. Après sa mort, la confrérie des Mourides fut dirigée, avec une absolue autorité sur ses disciples, par ses héritiers.


Il reste une seule photo de Cheikh Ahmadou Bamba. Au Sénégal, cette image est reproduite en peinture sur les murs, les bus, les taxis.


Kun Kaatimane : Cheikh Ahmadou Bamba parle aux étudiants…


Kun Kaatimane est l’un des écrits de Cheikh Ahmadou Bamba. Dans ce dernier, le guide s’adresse aux amoureux de la science. Et parle à tout jeune, en quête d’un savoir. En quelque vers, le fondateur du mouridisme y résume tout ce dont un étudiant a besoin, ce qu’il doit éviter, pour atteindre ses objectifs.


Au nom de Dieu le Clément le Miséricordieux

1. « Essaie toujours de te cacher toi qui es à la quête du savoir. Ainsi, tu t’épargneras les épreuves et les peines. Aie de la détermination ainsi, tu dépasseras ta génération. »


2. « Ne te plains pas tout le temps des épreuves qui t’accablent. Sois courageux et agis de telle sorte que les gens croient que tu ne manques de rien. »


3. « Car la science n’est jamais octroyée à quelqu’un qui craint la faim, saches que Dieu élève son serviteur qui fait preuve de patience. »


4. « Toi qui veux acquérir le savoir, révise à chaque fois, à chaque instant. Je plains celui qui ne le fait pas. »


5. « Toi qui cherches le savoir ne cherche pas en même temps l’argent. Car le créateur pourvoit au besoin de celui qui est en quête de connaissance. »


6. « Crains Dieu et suis sa religion qu’est l’Islam. Car celui qui désobéit à Dieu et celui qui fait du mal à autrui ne détiendront jamais la connaissance »


7. « Éloigne-toi des jeunes en âge de se marier et celles qui sont déjà mariées. S’approcher d’elles conduit au mépris à la désobéissance et à la perdition. »


8. « Ne sacrifie pas l’au-delà pour ce monde, ô fils d’Adam. Donc il est clair que quiconque échange la lumière pour l’obscurité le regrettera. »


Gloire à Toi Seigneur de la Toute Puissance, bien au-dessus de ce qu’ils peuvent inventer. Paix aux messagers du Seigneur. Louange à Dieu, Maître Souverain des mondes.



Sidy Dbg, Mouhamed DIOUF