A Khombole, une localité situé dans le département de Thiès,
la pandémie du coronavirus avec ses effets dévastateurs ont inspiré un jeune
élève du Lycée Coumba Ndiack Guèye. Mohamed Rassoul Aïdara élève en classe de
la seconde S a inventé un robot anti COVID-19.
La fermeture des écoles suite à la propagation incontrôlable
de la pandémie du coronavirus a été mise à profit par un jeune élève de 16 ans
du lycée Coumba Ndiack Guèye de Khombole, dans le département de Thiès. Il a
profité de ses longues journées sans aucune occupation, pour se livrer à son
jeu favori : l’invention. Mohamed Rassoul Aïdara est élève en classe de la
seconde S. Il a inventé un robot anti COVID-19, destiné à accompagner les
populations dans la prévention. Il s’agit d’un prototype en forme pyramidale et
entièrement fabriqué avec du carton. Une batterie l’alimente en énergie, mais
il peut aussi être branché directement à partir d’une prise du réseau
électrique domestique.
C’est d’ailleurs grâce à la batterie que le système est
éclairé, pour permettre son utilisation dans l’obscurité. Le système est
également muni d’un baffle alimenté par une carte mémoire, qui distille les
messages d’alerte contre le coronavirus. Il est doté d’un système de
distribution de gel hydro-alcoolique. Selon lui, il est possible d’améliorer le
dispositif en le rendant beaucoup plus sophistiqué, mais il manque le matériau
adéquat pour atteindre cet objectif. Il était même prévu dans le projet
initial, la possibilité de le déplacer par télécommande, mais là aussi, c’est
l’obstacle du manque de matériel, qui en a décidé autrement.
Selon ce petit génie de Khombole, ce système peut bien être
utilisé dans les restaurants, lieux de commerces, aéroports, etc., avec le
double avantage de mettre à disposition le gel, mais aussi de rappeler les
gestes barrières, notamment le port obligatoire de masque. C’est la longue
période d’oisiveté, relativement à l’arrêt des enseignements-apprentissages dû
à la progression de la maladie dans le pays, qui lui a donné l’inspiration, qui
a abouti à la réalisation de prototype.
Selon lui, à part les études, il n’a aucune autre
distraction, même si dans le passé, il tapait dans le ballon rond avec des copains
de classe. Mais avec l’état d’urgence, le couvre-feu, la fermeture des écoles,
il restait cloîtrer à la maison et un jour, il a décidé de réfléchir sur la
création d’un robot, pouvant aider à l’application des mesures de prévention
contre la redoutable maladie. «La phase de réflexion s’est achevée une nuit,
alors que je me promenais seul dans la maison, tous les autres membres de la
famille étant dans les bras de Morphée. J’ai aussitôt pris mon stylo et un
cahier, et commencé à dessiner et c’est donc cette nuit-là, que le projet a
commencé à prendre forme.
Plusieurs formes ont été schématisées dans le cahier, mais
c’est finalement celle pyramidale qui a été retenue. C’est ainsi que la seconde
phase, consistant à rassembler les cartons et les accessoires, a commencé à son
tour. Et pour arriver à ce résultat, il lui a fallu faire chaque deux fois
aller-retour entre la maison familiale et le marché de la ville, pour aller à
la recherche du matériel de fortune soit plus de 3 kilomètres par jour», dit-il.
Avant ce projet, il révèle qu’il avait créé un véhicule en
carton qui pouvait rouler à l’électricité, mais finalement, pour les besoins de
la réalisation de ce nouveau projet, il a été démonté et plusieurs pièces de ce
puzzle, réinvesties dans la création du robot anti COVID-19. Il dédie ce
prototype pour vaincre la pandémie du coronavirus, au Président de la
République Macky Sall, au Ministre de la Santé, à tout le corps médical
sénégalais, aux forces de défense et de sécurité, pour leur engagement et leur
dévouement à la cause.
Fils d’un policier à la retraite qui servait à la Direction
de l’Autonomisation des Fichiers (DAF), Mohamed Rassoul Aïdara a fait ses
premiers pas dans l’apprentissage de la langue française aux Parcelles
Assainies à Dakar, où il résidait chez son oncle. Il a ensuite bouclé son cycle
élémentaire à Khombole avec la classe de Cours Moyens deuxième année.
Ayant réussi avec brio au concours d’entrée en sixième, il a
rejoint le Collège d’Enseignement Moyen (CEM) Coumba Ndiack Guèye de Khombole
où il a décroché d’office le Brevet de Fin d’Etudes Moyennes (BFEM), qui lui a
ouvert la classe de second S. Selon lui, c’est tout naturel qu’il a choisi la
série S car il porte la technologie et les sciences dans son ADN, depuis sa
tendre enfance. Selon lui, il a opté pour la technologie et les sciences et sa
seule ambition du moment est de décrocher le baccalauréat scientifique et
d’intégrer l’école supérieure polytechnique.
L’objectif est d’asseoir une bonne théorie scientifique, lui
permettant de mettre en œuvre tous les projets qu’il a en tête, pour contribuer
à l’émergence de son pays. Selon lui, ses plus grands rêves c’est la
fabrication du premier drone « made in Sénégal», l’amélioration de l’utilisation
du système solaire, etc. Pour toutes ces raisons, il demande aux autorités de
s’intéresser davantage et d’accompagner ce qu’il fait. «Avec deux autres amis,
nous avons entamé le processus de production d’un livre intitulé «
Obscurantisme », dit-il. C’est un livre qui traite des problèmes familiaux qui
sont rencontrés tous les jours au Sénégal. Il s’agit d’analyser ce phénomène et
de dégager des pistes pouvant aider à le surmonter, pour préserver la famille,
qui est la cellule de base de la société. En effet, toutes les grandes familles
sont aujourd’hui déchirées par des différents multiformes et il y a l’urgence
de porter cette réflexion ».
Avec ce projet d’écriture d’un livre, le jeune prodige de
Khombole n’est pas d’ailleurs à son coup d’essai. Il renseigne que l’année
dernière, après avoir décroché son BFEM, il avait convaincu certains de ses
camarades d’écrire ensemble un livre intitulé : la vie au Sénégal. Selon lui,
il s’agissait dans son entendement d’aborder la problématique de la vie religieuse,
culturelle, économique, sociale et il était à chacun de travailler sur un
thème. Il affirme que ce projet est malheureusement tombé à l’eau, car aucun de
ses camarades n’a pu à ce jour respecter son engagement. C’est ainsi qu’il a
décidé de prendre son destin en main et de s’investir avec deux autres amis
dans un nouveau projet, celui de produire le livre intitulé « Obscurantisme ».
Selon lui, le brouillon est déjà achevé, il ne reste qu’à l’imprimer
SOURCE: SOCIALE NETLINK; L’AS