Historique:
En mille neuf cent vingt deux (1922),fut décidée la création
de l’Ecole des Enfants de Troupe de Saint-Louis du Sénégal (E.E.T.S). Mais ce
n’est que l’année suivante, en Février mille neuf cent vingt trois (1923), que
l’école ouvrit ses portes pour la première fois, à une trentaine d’élèves, au
camp « OUDEOUD », actuel camp El Hadj Omar, situé au quartier Pointe Nord, à
Saint-Louis. L’école partageait les casernements avec la troisième compagnie du
premier régiment des tirailleurs sénégalais .
Son rôle et ses buts, sans être aussi ambitieux que ceux qui
lui sont assignés aujourd’hui, leur étaient néanmoins sensiblement identiques :
tenter de satisfaire au besoin des troupes de l’ex Afrique Occidentale
Française (A.O.F), en cadres africains d’un niveau intellectuel et technique
supérieur aux gradés provenant du recrutement normal Il semble donc que pendant
toute cette période, c'est-à-dire depuis ses débuts jusqu’en mille neuf cent
quarante (1940), le Commandement ait bien misé davantage sur une éducation virile
et quelque peu spartiate, que sur le bénéfice d’une formation intellectuelle
poussée.
Ses débuts furent pourtant modestes, cependant elle
disposait déjà, d’un local dont la moitié servait de dortoirs et l’autre, à la
fois de réfectoire et de salle d’études.
Les élèves étaient recrutés exclusivement parmi les fils de
militaires en activités ou à la retraite, les fils de chef de canton et de
notables. Au départ, l’école n’avait pas les moyens nécessaires pour assurer
l’enseignement général qui leur était dispensé à l’école « BRIERE DE L’ISLE »,
construite par les frères « PLOEMEUL » arrivés à Saint-Louis en mille huit cent
quarante et un (1841). Les enfants de troupe y poursuivaient leurs études
jusqu’au certificat d’études primaires élémentaires (C.E.P.E). Ensuite ils
allaient suivre les cours supérieurs, première et deuxième années au collège
Blanchot, situé à la pointe Sud, dans les locaux de ce qui est devenu le lycée
de jeunes filles Ameth Fall.On peut facilement imaginer que le système n’était
pas sans présenter de sérieux inconvénients. Une fois atteint l’âge de
s’engager dans l’armée, les enfants de troupe quittaient l’école pour être
admis dans un peloton d’élèves caporaux du premier régiment des tirailleurs
sénégalais (1er RTS). Quelques années plus tard, en mille neuf cent vingt six
(1926), sera crée à l’école, exclusivement en leur intention, un peloton qui
fonctionnera pendant le troisième trimestre de leur dernière année scolaire.
Affectés dans un corps de troupe, ils seront nommés caporaux,
au bout de trois mois. Ils ont désormais la possibilité de s’inscrire au
peloton II s’ouvrant dans leur corps, dès leur arrivée.
Le régime intérieur ne présentait pas de différence sensible avec celui des tirailleurs sénégalais.(ci-contre, un groupe d'enfants de troupe des années 1923-1924) Les Enfants de Troupe sont nourris à l’ordinaire africain de la troisième compagnie. Ils couchaient sur des bas flancs, avec des nattes et une couverture. Leur tenue comportait la chéchia, une ceinture de flanelle rouge, et ils n’étaient pas chaussés. La discipline, maintenue par des sous-officiers que leur formation n’orientait pas forcément vers le rôle d’éducateur, était strictement militaire. D’autre part, la promiscuité dans laquelle vivaient les tirailleurs et les enfants de troupe n’était pas faite pour adoucir les conditions de vie de ces derniers. C’est pourtant à cette époque là qu’interviennent les premières transformations. En mille neuf cent trente huit (1938), l’ Ecole des Enfants de Troupe est rattachée à la compagnie hors rang (C.H.R). Elle est placée sous l’autorité de l’Officier commandant cette unité. Installée toujours à la pointe Nord, elle occupe cependant de nouveaux casernements ; deux baraquements en bois qui lui servent, à la fois, de dortoirs et de salles d’études. Par contre, elle ne dispose plus de réfectoires. C’est à cette époque, entre mille neuf cent trente huit(1938) et mille neuf cent trente neuf (1939), que l’école est sous le commandement du capitaine Charles N’Tchoréré. Son passage marquera profondément l’école et son influence et sa légende continuent encore d’habiter l’école des enfants de troupe. Sa vie exemplaire et sa mort héroïque au combat constituent une des plus pures pages de gloire de l’épopée des Troupes Africaines. Pourtant, il faudra attendre l’année mille neuf cent quarante (1940), avant que n’interviennent de grandes modifications qui contribueront à donner à l’école son vrai visage. Dorénavant, l’enseignement sera dispensé sur place. En plus de la commodité que cela représente pour les apprenants, les professeurs, à leur tour, pourront mieux suivre leurs pupilles et les encadrer plus aisément. Dès le départ, quatre classes sont créées et installées dans l’école. (Il s’agit des classes du cours élémentaire 2e année, du cours moyen 1re et 2e années, du cours supérieur 1re année.)
Des enseignants sont expressément détachés auprès de
l’école, aux côtés de l’encadrement militaire. Le personnel enseignant se
compose d’un directeur des études et d’un collège d’instituteurs. Dès mille
neuf cent quarante quatre (1944), et dans le souci constant d’améliorer
l’ensemble, une nouvelle classe est ajoutée (le cours supérieur 2e année).
Enfin le Commandement de l’école est confié, la même année, à un officier
déchargé de toute autre fonction. Parmi ses instituteurs figure Monsieur
Mamadou DIA ancien Premier Ministre du Sénégal .
L’école prenant de plus en plus d’importance, se voit dans
l’obligation d’un transfert en mille neuf cent quarante six (1946), au camp de
Dakhar Bango, baptisé camp Dé Momar Gary le vingt deux décembre mille neuf cent
quatre vingt douze(1992), du nom d’un chef militaire exceptionnel:le Capitaine
Deh Momar Gary(ci-contre) qui se trouve être un ancien élève de l’école des
enfants de troupe de Saint-Louis du Sénégal (E.E.T.S) en mille neuf cent
quarante six.
Né à Thiaye Fally, dans le département de Mbacké, le 07
Octobre 1928, L e capitaine Dé Momar Gary fait partie de ces privilégiés que
l’histoire a choisit pour vivre le transfert de mille neuf cent quarante six,
du camp AUEDOUD au camp « Ardant du Picq » à Dakar Bango. Il quitte l’EMPA, à
l’âge de dix huit ans pour embrasser le métier des armes. Après de brillantes
études au Maroc, il fut envoyé à l’école des fils de chefs, puis au Prytanée
Militaire, alors dénommée Ecole Militaire Préparatoire Africaine. Décédé le trente
Octobre 1966, par accident, à l’âge de trente huit ans, le capitaine Deh Momar
Gary eut une carrière courte mais combien brillante.
A Dakhar Bango , le régime s’adoucit. La discipline s’adapte à l’âge des enfants de troupe; Elle devient celle d’un internat et non plus d'une caserne. Son caractère militaire tend à ne plus être que simplement formel. En mille neuf cent quarante neuf, les classes primaires sont progressivement supprimées et remplacées par des classes de 6e , 5e,4e et 3e .En mille neuf cent cinquante trois, l’école présente, pour la première fois, des élèves au BREVET D’ETUDES DU PREMIER CYCLE DU SECOND DEGRE (B.E.P.C) avec un pourcentage de réussite de 97 ,50%. A cette même date, de nouvelles orientations sont données à l’école, qui subit des transformations essentielles dans ses statuts, son régime intérieur, son enseignement, sa mission. Parmi les plus caractéristiques et les plus importantes de ces transformations, il convient de citer le changement d’appellation:L’école des enfants de troupe de Saint-LOUIS (E.E.T.S) s’appellera désormais ECOLE MILITAIRE PREPARATOIRE AFRICAINE (E.M.P.A.) Charles N’Tchoréré, avec comme devise :S’UNIR SERVIR TOUJOURS FRANCE-AFRIQUE
L’école cesse d’être un cours normal et devient un collège
moderne à cycle court. Elle dispensera également un enseignement du second
degré, avec comme langues vivantes l’anglais et l’allemand, qui permettra aux
meilleurs élèves de poursuivre leurs études au-delà de la troisième à Aix en
Provence, en France, jusqu’au baccalauréat et de préparer la carrière
d’officier.(Ci-contre des enfants de troupe de L'EMPA)
Il y a aussi la création d’une année spéciale d’instruction
militaire après le cycle d’études générales, pour la préparation des
Certificats d’Aptitudes Techniques (C.A.T N° 1 et 2) d’Infanterie. En mille
neuf cent cinquante neuf, l’instruction militaire a été supprimée et les élèves
désignés pour cette préparation ont été orientés vers l’école de Kati, en
république du Soudan (actuelle République du Mali).
Un deuxieme changement d’appellation est intervenu en juin
1973. L ’école change de nom pour la seconde fois : l’Ecole Militaire
Préparatoire Africaine ( E.M. P.A) devient le Prytanée Militaire Charles
N'THORERE de Saint-Louis (PMS)(ref : decret n0 73-535 en date du douze juin
1973, portant changement d’appellation de L’ E.M. P.A.). Le Prytanée Militaire
Charles N’Tchoréré de Saint-Louis du Sénégal est dirigé pour la première fois
par un officier sénégalais en 1974 . Il s’agit du Commandant Papa Assane Mbodj.
Fils d’un adjudant chef de l’armée française, le commandant Papa Assane Mbodj
est né le huit Mai 1935 à Kayes (ex Soudan). Il fit ses études primaires et
secondaires à Saint-Louis du Sénégal, à l’école Brière de l’Isle et au lycée
Faidherbe. Après l’obtention de son CEPE en 1949 suivi du BEPC en 1953, il
décroche le bac sciences expérimentales en 1957 . En 1957/1959, il prépare
l’entrée en faculté de médecine à Dakar et s’inscrit aux grandes Ecoles
(Corniche civile) pendant qu’il fréquente le lycée de Versailles. Admis comme
stagiaire à l’Ecole Spéciale Militaire Saint-Cyr en 1960 (coetfuidan) ;il en
sort sous lieutenant en 1962. Il sera ensuite officier élève à l’Ecole
d’Application de l’Infanterie de Saint Marcent (DAI) en 1962/63. Il participe
au stage combat choc et lutte antichar en Grande Bretagne, de Juillet à
Décembre 1963. Il regagne son pays le 26 Décembre 1963.
Personnalités issues du Prytanée militaire de Saint-Louis
liste incomplete, source avril 2019
Les anciens de cet établissement se rappellent avec beaucoup fierté de leur école qu'ils qualifient de creuset d'excellence. L'établissement a formé plusieurs personnalités dont des autorités politiques, des généraux d'armée et des cadres de l'administration etc. Selon Abdoulaye, pensionnaire de cette école entre 1990 et 1997, "on grandit réellement dans cette école. Cheikh Tidiane Gadio parle de la culture et la mentalité du prytanée qui les préparent à faire face à beaucoup de situation de la vie. Il était "fasciné par la tenue, le menton haut et les épaules relevées".
Le colonel Abdoulaye Aziz Ndao, haut commandant en second de la gendarmerie senegalaise
De Léopold Sédar Senghor à Abdoulaye Wade, les aides de camp des présidents du Sénégal ont été des produits de l’école militaire :
Dans la région de Saint-Louis, on dénombre la présence prépondérante d’anciens enfants de troupe :
Le PMS se trouve très souvent en tête des concours auxquels il participe, qu'ils soient au niveau national ou au niveau local. Le Concours Général organisé chaque année et qui est supposé être le plus prestigieux concours au Sénégal est régulièrement remporté par le Prytanée Militaire de Saint-Louis
En 1994 et 1995, le Prytanée militaire de Saint-louis remporta le concours international de Génies en herbe.
sources: wikipedia ; Mr
Georges Samb DIOUF Archiviste Prytanée Militaire Saint-Louis