David vit une partie de son enfance dans les hôpitaux en France (à cause de sa santé fragile). Il se découvre alors une passion pour la littérature et ne tarde pas à écrire pour exprimer ses sentiments. Il entre d'abord en Faculté de Médecine, puis se tourne vers les lettres modernes. Au cours de ses études, David a Léopold Sédar SENGHOR comme professeur.
Après avoir obtenu sa licence, il part pour le Sénégal où il enseigne au lycée Maurice DELAFOSSE. En 1952, il épouse une Sénégalaise, Virginie KAMARA, dont il divorcera quelques années plus tard. Ses premiers poèmes sont publiés dans la revue Présence Africaine, et aussitôt reproduits par Léopold Sédar SENGHOR dans son Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache de langue française en 1948.
Militant anticolonialiste radical, en 1958, comme beaucoup d'autres intellectuels africains de l’époque, il répond à l’appel lancé par Sékou TOURE suite à la rupture avec de GAULLE et se rend en Guinée pour enseigner au collège de Kindia, où il accepte en tant que membre du Parti africain de l'indépendance (PAI) d'assurer les fonctions de directeur de l'École normale. Alors qu'il était en vacances administratives, il meurt au large des côtes du Sénégal dans un accident d'avion le 29 août 1960. Il avait pris place à bord du vol 343 Air France, un Lockheed L-1649, avec 54 autres passagers et 8 membres d'équipage. Il n'y eut pas de survivants, et la commission d'enquête n'a pas déterminé les causes de ce drame.
LE PLUS COURROUCE DE TOUS LES POÈTES DE LA NÉGRITUDE.
La poésie de David DIOP produit une impression inégale sur ceux qui la lisent. Sa langue est tantôt pleine de justesse, tantôt sauvage, incorrecte, sans construction ; sa philosophie engagée est nourrie de haine et de vengeance. C’est non sans raison que Monsieur Léopold Sédar SENGHOR lui reprocha son accent âpre et rêche, son ton brutal et dur, avant d’ajouter :
- "Nous ne doutons pas qu’avec le temps David DIOP n’aille s’humanisant".
Hélas ! Ce temps manqua à Monsieur DIOP qui resta autant par ses convictions intérieures et ses angoisses patriotiques que par sa mort prématurée, le plus courroucé de tous les poètes de la négritude. « En choisissant d’intituler son recueil –Coup de pilon, David DIOP laissait deviner ses intentions d’engager une polémique acharnée contre la civilisation occidentale », explique Monsieur Sana CAMARA.
« Adoptant la posture d’un polémiste, il déverse tout son mépris du monde blanc à l’aide d’un langage acéré… Le choix rigoureux et l’expressivité des métaphores nominales – « vautours », «hyène, bête », « monstres ».... permettent de souligner la pertinence des accusations portées par David DIOP et nous rappellent ses intentions : que nous importe alors que son chant (celui du poète), ample et dur, éclate en alexandrins ou en vers libres : pourvu qu’il crève les tympans de ceux qui ne veulent pas l’entendre, et claque comme des coups de verge sur les égoïsmes et les conformismes de l’ordre. Père du cinéaste David Ika DIOP qui a réalisé un portrait de lui.
ŒUVRES PRINCIPALES
- Le temps du martyre, Coups de pilon 1973, Présence africaine, 2000.
- Souffre pauvre nègre, Coups de pilon 1956, Présence africaine, 2000.
- Un Blanc m'a dit ... Coups de pilon 1956, Présence africaine, 2000.
- Peuple Noir, Coups de pilon 1956, Présence africaine, 2000.
- Non !, Coups de pilon 1956, Présence africaine, 2000.
- Afrique, Coups de pilon 1956, Présence africaine, 2000.
Wikipédia